Les enseignants de la langue arabe pour nos enfants vivent au quotidien le cauchemar.
Détachés par la Tunisie et missionnés par l’ambassade pour assurer à nos enfants l’apprentissage de la langue maternelle, ces personnes subissent des conditions de travail très pénibles, sans aucun droit à part celui ”de se la fermer et subir”.
Sans vous parler de leur quotidien, souvent loin de leurs familles, dès leur arrivée en France, ils ne connaissent encore rien du mode de vie ni des démarches administratives (aucune préparation ni coaching pour favoriser leur immersion dans la société), ils doivent trouver seuls leurs logements, et apprendre à prendre les transports… Nous avons récoltés des dizaines de témoignages qui relatent plus de l’esclavagisme moderne que des conditions de travail acceptables.
Pour les plus chanceux, une minorité, ( ils ont un ou deux lieux de cours différents par semaine). Pour tous les autres , selon le témoignage de certains enseignants qui désirent rester anonymes par peur de représailles, ils ont deux à 3 lieux différents par jour; avec parfois jusqu’à 100km entre chaque ville. les enseignants se trouvent à faire jusqu’à 400km et jusqu’à 8 h de trajets par jour en transports en commun pour donner 1 à 3 heures de cours. Sans compter que c’est les enseignants eux mêmes qui doivent chercher et négocier avec les écoles et associations les lieux des cours. Le tout pour un salaire inférieur au smic (moins que 1000 euros pour un temps plein). Les obstacles se cumulent pour permettre des conditions d’apprentissage favorables pour nos enfants.
Mais dans tout ce mal subis par enseignants il y a encore pire.
j’ai été contacté ce jour par un groupe de ces enseignants pour m’informer qu’une de leurs collègues est très souffrante, elle doit subir urgemment une opération pour lui sauver la vie contre un cancer qui la ravage. Jusqu’à là rien de bizarre. Par contre quand les collègues se trouvent obligés d’appeler toutes leurs connaissances pour récolter les quelques dizaines de milliers d’euros, et qu’on découvre que l’ambassade de Tunisie n’est qu’un négrier qui exploite ces gens sans aucun droit, sans même leur assurer une couverture sociale. Ces enseignants sans couverture médicale ni mutuelle n’ont même pas la possibilité de se soigner en cas de maladie ou d’accident.
Cette enseignante atteinte d’un cancer doit soit solliciter la pitié des gens pour pouvoir se soigner et vivre, soit crever sans pouvoir soigner le mal qui la ronge et la mort qui l’attend. Le coût de son opération est moins cher que celui d’une petite réception organisée par l’ambassade, mais nous ne devons pas partager les mêmes notions des droits de l’homme et la priorité à la vie avec monsieur l’ambassadeur.
Nous dénonçons cette passivité de l’ambassade et le non respect des droits de l’homme les plus basiques envers ses employés. et nous demandons au gouvernement tunisien d’agir rapidement et de garantir une couverture maladie à tous les enseignants qu’il emploie à l’étranger. Il est intolérable que l’ambassade dépense des millions dans les petits fours des réceptions alors que ces employés demandent l’aumône pour pouvoir se soigner vaincre un cancer et continuer à vivre pour voir grandir leurs enfants.
Nous attendons du ministre de tutelle une intervention très urgente pour permettre à cette enseignante de se soigner en France et continuer à vivre pour ses enfants.
le président de l’association des tunisiens de France ATDF
Mohsen ZEMNI
www.tunisiensdefrance.org
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